mardi 8 janvier 2013

Nagasaki




Certains, quand ils entendent le mot culture, sortent leur fusil.
Moi, quand j'entends Nagasaki, je pense à "Nanana naaaagasaki... ne profite jamais...", je pense à Sttellla et à Jean-Luc Fonck. Je sais, on a les références qu'on peut, mais voilà, quand j'entends Nagasaki... alors, quand j'ai lu le titre du court roman d'Eric Faye, ni deux ni une, je l'ai emporté.  Et donc... les références... c'est peut-être ce qui me manque pour goûter pleinement ce texte tiré d'un fait divers, qui s'est déroulé à Nagasaki, en 2008.

Un homme, Shimura, météorologue, 56 ans, mène une vie professionnelle et privée aussi calme qu'ennuyeuse, réglée comme du papier à musique. C'est cette précision qui va lui faire prendre conscience que quelque chose se passe dans sa maison en son absence. Il cherchera à savoir, sans succès. Seul le placement d'une caméra reliée à son bureau donnera forme et sens à ses questions et son inquiétude. Il ira de surprise en surprise quand il saura qu'une femme a passé plus d'un an cachée dans un petit réduit à l'arrière de son appartement. Une femme sans emploi qui recherchait un endroit où se reposer, dans un premier temps, et qui s'y trouvant bien a décider d'y rester, aussi discrète qu'elle le pourrait. Elle sera découverte. Arrestation, procès, incarcération.

Pourtant, l'histoire n'est pas si simple. Le passé a parfois des tours étranges dans son sac. Je ne vous raconte rien de plus. Ce qui précède n'est pas un secret, vous le trouvez, en substance sur le quatrième de couverture.

Les regrets touchent au découpage brut et rapide entre deux parties, deux voix fort semblables. Une intrigue qui ne tient pas vraiment en éveil et une fin qui, intéressante et touchante; le poids des lieux dans notre éducation, notre formation, semble baclée... tellement de temps passé avec le météorologue méthodiquement ennuyeux, alors que l'héroïne et l'histoire c'est cette femme. C'est donc un roman japonais écrit par un Français, comme il l'aurait écrit si cela s'était passé à Maubeuge ou Chateauroux. Je le répète, je n'ai pas les références pour saisir les nuances que l'auteur a du mettre dans sa japonaiserie. Enfin, c'est court, c'est charmant et ça a gagné un grand prix. A vous de voir.


C'est comme ça que ça finit :

"On m'a fourni une nouvelle identité, des papiers tout neufs. J'ai vécu de divers emplois salariés et n'ai jamais pu saisir la seconde chance que m'offrait mon nouveau nom. Voilà."

 


Eric Faye - Nagasaki - Stock, 2010 (J'ai Lu, 2011 pour cette édition)

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