mardi 18 janvier 2011

Purge




Cela arrive parfois.  Un livre reçoit des prix, des vivas, des éloges de partout.  Et vous vous demandez pourquoi.  Purge, de Sofia Oksanen s’est un peu ça pour moi.  Et pourtant, la scène d’ouverture est formidable, cette vieille dame, Aliide Truu, qui essaye d’empêcher une mouche de se poser sur le bout de viande qu’elle se réserve et d’y pondre ses oeufs, annonce le meilleur.  Et puis, cela retombe tout doucement.  Oui, je sais, c’est peut-être la traduction (Purge en français, Trahison en estonien), mais bon, je ne lis pas l’estonien, dès lors. N’empêche, cette histoire de trahisons, de placards qu’on rouvre et d’où tombent des cadavres très frais, sur fonds d’occupation soviétique de l’Estonie est longuette... très même.

Pourquoi en parler alors ?  Parce que la Tunisie.  Avec ce qui se passe en Tunisie, j’imagine les règlements de compte qui doivent avoir lieu... Un pouvoir fort (voire) absolu repose en (bonne) partie aussi sur l’assentiment ou la complicité d’une partie de la population.  Alors, quand ce pouvoir s’effondre, sans doute que les rancoeurs et la volonté de vengeance doivent s’exprimer envers ceux qui ont été complices. 

Dans ‘Purge’, Aliide Truu, pour des motifs qui n’ont rien à voir avec la politique, va se compromettre avec l’occupant soviétique, et être dès lors considérée par les Estoniens comme une Russe, une traîtresse, une complice, mais quelqu'un dont on a peur.  Une fois le Mur de Berlin à plat et l’Empire soviétique dilué, sa situation ne sera plus très enviable, mais elle est robuste.  Arrive la jeune Zara, qui semble la connaître et lui demande de l’aide.  S’ensuit un huis-clos et des flash back... Et on s’ennuie... ferme. Comme d’autres dans un contexte similaire, Aliide Truu est un exemple de ce que l’humain est capable de mal faire pour sauver sa peau ou trahir ses valeurs. J'aurai retenu ça.

Sofi Oksanen - Purge – Stock, 2010

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