dimanche 23 décembre 2012

Décomposition



Voyage de trois jours. Une jeune femme quitte La Nouvelle Orléans qui s'apprête à se coltiner Katrina. Elle roule vers Seattle, elle s'en va retrouver George, elle emmène Jack dans son coffre.  Elle l'a tué quelques heures plus tôt.  Jack qu'elle a aimé, qu'elle n'a pas quitté depuis qu'elle l'a croisé dans une causerie où il présentait un de ses livres, Jack dont la queue l'obsédait, Jack qui lui a sexuellement tout fait faire... Jack qui un jour a dépassé la limite. Elle lui a réglé son compte et s'en va donc retrouver George, qu'elle n'aime pas plus que ça mais qui a toujours été gentil et qui plait à ses parents et qui la comprendra.

Trois jours avec un cadavre dans son coffre, ça finit par sentir pas très bon. Ca pue, ça durcit, ça ramollit, ça commence à se laisser aller... en deux mots, ça se décompose. Une bonne partie du voyage va ainsi consister à masquer cette odeur qui s'installe au fur et à mesure que Jack se décompose, comme s'est décomposée leur histoire.

Le présent et le monologue, souvent illuminé, de la narratrice rend le texte très prenant. On est à côté d'elle, on écoute, on lui donne un coup de main, on l'accompagne volontiers dans ce qu'elle considère comme son joli conte de fée, où le Prince pourra être ramener à la vie par un simple baiser.


Voilà comment ça finit comme ça :

"La réponse est juste ici.
Je vais dormir et me réveiller plus forte de corps et d'esprit. Puis je trouverai un moyen d'ouvrir le coffre.
Je me pencherai sur toi et je t'embrasserai, Jack, et tu te réveilleras."


J Eric Miller - Décomposition - 10/18, 2010
  

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