mardi 8 février 2011

Cher Diego, Quiela qui t'embrasse



Elena Poniatowska vient de gagner le Premio Biblioteca Breve pour 'Leonora', qui s'inspire de la vie de Leonora Carrington, écrivaine et peintre, et de sa relation avec Max Ernst.  Et bien, cela me fait plaisir.  Je n'ai pas lu 'Leonora'; qui paraîtra en Espagne le 22 février, mais je sais que je n'attendrai pas la traduction française.

Elena Poniatowska c'est 'Cher Diego, Quiela qui t'embrasse'.  C'est drôle comme une histoire, un livre peut vous changer.  Et pas spécialement en bien.  'Cher Diego...' c'est l'histoire de la fin de la relation entre Angela Beloff et Diego Rivera, raconté par la correspondance qu'Angela envoie à Diego, parti au Mexique, qui ne répondra jamais et n'en reviendra pas.  Il avait mieux à faire avec Frida Kahlo.  Cette correspondance est belle et émouvante.  Evidemment, on sait qu'il ne reviendra pas, qu'il ne la fera jamais venir, et elle restera donc à Paris.  On sait, et c'est d'autant plus tragique.

C'est à cause de ce texte que je n'ai jamais aimé Frida Kahlo.  Je ne la connais pas.  J'ai vu des photos.  Je suis allé voir l'une ou l'autre exposition de ses toiles. Et je ne l'aime pas.  C'est totalement irrationnel, je sais, mais voilà, depuis la lecture des lettres d'Angela, je ne la supporte pas, alors qu'elle n'est, sans doute, responsable de rien et que Madame Rivera ne la connait pas, ou ne veut pas écouter ceux qui lui en parlent.   C'est la force de ce texte, très court, que de faire sentir le désarroi, la peine, la tristesse, l'amour de celle qui, petit à petit, malgré tout, apprend à ne pas se résigner.

Alors, voilà, je souris de savoir que Elena Poniatowka a reçu un des prix les plus prestigieux de la littérature hispanique.  C'est qu'elle, je l'aime.  Et c'est, bien entendu, totalement irrationnel aussi.

Elena Poniatowska - Cher Diego, Quiela qui t'embrasse - Actes Sud, 1984 (première édition)


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