lundi 29 avril 2013

L'insatiable homme-araignée

 





Bon sang, la traduction quand même. Jean-Claude, un ami, m'avait donné à lire "La trilogie sale de la Havane", du coup, je me suis payé "Animal Tropical". Il m'avait dit, tu verras, c'est terrible, c'est un Bukowski cubain, et comme j'aime bien Bukowski, j'ai foncé.

 Cela m'a paru mal fichu. Je ne savais pas trop pourquoi, mais mal fichu. Sans doute que le coño systématiquement traduit pas con a vite fait de m'énerver. Bon, c'est cru, ça baise, ça discute et se dispute, ça gueule, ça philosophe, mais mollement. Je me suis dit que bon, que tant pis.

Et puis, je suis tombé sur "L'insatiable homme-araignée", autre éditeur (13e Note) et autre traducteur. Et là... mais alors là!  c'est cru, ça baise, ça discute et se dispute, ça gueule, ça philosophe, mais c'est du lourd, c'est du costaud, du bien monté, du bien dur.

Il a donc fallu de l'obstination pour découvrir Pedro Juan Gutierrez et son histoire, un peu toujours la même histoire, qui a du plus ou moins se passer comme ça pour lui, et qu'il découpe en petites tranches de quelques pages, des pages où l'on pense aux étoiles que l'on ne verra bientôt plus, au lit qu'on ne déferra plus, aux amis qui sont morts ou vont crever un de ces quatre.  Du style, des bouts de vie qu'on garde en mémoire et une gueule qu'on imagine mais qu'on reconnaitrait sans faute. Quoi demander de plus?


C'est comme ça que ça finit :

Une femme dure, capable de compliquer la vie de n'importe quel homme. Je la sens maintenant beaucoup plus fragile et vulnérable. Je crois qu'on va bien ensemble. Laquelle des deux Gloria est la vraie? Sont-elles vraies toutes les deux? L'une dans l'autre?


Pedro Juan Gutierrez : L'insatiable homme-araignée - 13e Note, 2012

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