samedi 22 février 2014

Théorie de la carte postale




Un long silence fait de poussives et décevantes lectures. Mais y’a pas de raison de ne pas en parler aussi de ces décevantes et poussives lectures. Alors, je reprends là où j’en étais resté, mais avec un vrai coup de cœur; le décevant et le poussif, ce sera pour une autre fois.

Sébastien Lapaque, romancier et contre-diariste, nous le dit d’emblée, écrire une carte postale, c’est écrire de la poésie, écrire des super tweets sans le savoir, renvoyer le sms à ses chères études.  Dans sa théorie de la carte postale, il raconte le plaisir d’en écrire, la joie d’en recevoir. Il rappelle qu’à une époque, le courrier était relevé 6 fois par jour, ce qui permettait d’envoyer une carte annonçant sa venue, ou l’annulant ou d’écrire des mots d’amour qui arriveraient dans la journée. La poste pourrait relancer un service pareil, qui sait qu’il aurait un succès monstre, en tout cas, cela relancerait l’emploi et remettrait de l’exaltation dans les relations humaines.

Et puis, il y a cette carte que l’on retrouve dans un livre, qu’on relit et qui nous rappelle qu’il fut un temps où il/elle était le centre de notre vie ; celles qu’on achète sur une brocante et qui nous font découvrir l’existence passée de Louis Malaise ou de Georgette Duchamp, qui passèrent leur été en Normandie ou à Bali.

En fin d’année passée, j’ai demandé, via les réseaux sociaux, l’adresse de qui souhaitait recevoir une carte de vœux. J’ai été surpris des nombreux retours et de la joie de qui en a reçu. Je ne peux que conseiller de repasser à ce mode de communication, plus onéreux certes, mais tellement plus badaboum qu’un Short Message Service ou qu’un email collectifs. Et je ne peux que vous conseiller ce petit livre, format carte postale, qui loin de rendre nostalgique, propose d’en revenir à l’essentiel, aux mots, à l’imagination, aux plaisirs des yeux et des doigts.


C’est comme ça que ça finit :

(…) comme il aura oublié son stylo à la maison, pour la première fois il osera demander : « Garçon, de quoi écrire. »

Sébastien Lapaque : Théorie de la carte postale – Actes Sud, 2014, 100p

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