Un
long silence fait de poussives et décevantes lectures. Mais y’a pas de raison
de ne pas en parler aussi de ces décevantes et poussives lectures. Alors, je
reprends là où j’en étais resté, mais avec un vrai coup de cœur; le décevant et le poussif, ce sera pour une autre fois.
Sébastien
Lapaque, romancier et contre-diariste, nous le dit d’emblée, écrire une carte
postale, c’est écrire de la poésie, écrire des super tweets sans le savoir, renvoyer
le sms à ses chères études. Dans
sa théorie de la carte postale, il raconte le plaisir d’en écrire, la joie d’en
recevoir. Il rappelle qu’à une époque, le courrier était relevé 6 fois par
jour, ce qui permettait d’envoyer une carte annonçant sa venue, ou l’annulant
ou d’écrire des mots d’amour qui arriveraient dans la journée. La poste
pourrait relancer un service pareil, qui sait qu’il aurait un succès monstre,
en tout cas, cela relancerait l’emploi et remettrait de l’exaltation dans les
relations humaines.
Et
puis, il y a cette carte que l’on retrouve dans un livre, qu’on relit et qui
nous rappelle qu’il fut un temps où il/elle était le centre de notre vie ;
celles qu’on achète sur une brocante et qui nous font découvrir l’existence
passée de Louis Malaise ou de Georgette Duchamp, qui passèrent leur été en
Normandie ou à Bali.
En
fin d’année passée, j’ai demandé, via les réseaux sociaux, l’adresse de qui
souhaitait recevoir une carte de vœux. J’ai été surpris des nombreux retours et
de la joie de qui en a reçu. Je ne peux que conseiller de repasser à ce mode
de communication, plus onéreux certes, mais tellement plus badaboum qu’un Short
Message Service ou qu’un email collectifs. Et je ne peux que vous conseiller ce petit
livre, format carte postale, qui loin de rendre nostalgique, propose d’en
revenir à l’essentiel, aux mots, à l’imagination, aux plaisirs des yeux et des
doigts.
C’est
comme ça que ça finit :
(…) comme il aura oublié son stylo à
la maison, pour la première fois il osera demander : « Garçon, de
quoi écrire. »
Sébastien
Lapaque : Théorie de la carte postale – Actes Sud, 2014, 100p
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